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L'héritage artistique du Sahel fait l'objet d'une nouvelle exposition au MET

Sahel: Art and Empires on the Shores of the Sahara

English

Dates d'exposition:

30 Janvier–10 Mai 2020

Lieu d'exposition:

Au MET Fifth Avenue, 1er Etage, Galerie 199

Dès le premier millénaire, le Sahel Occidental - une vaste région de l’Afrique sub-saharienne qui couvre aujourd'hui le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et le Niger - a été le berceau d'une succession d'États influents alimentés par des réseaux commerciaux régionaux et mondiaux. Inaugurée le 30 Janvier au Metropolitan Museum of Art, Sahel : Art et empires aux rives du Sahara sera la première exposition du genre à retracer l'héritage culturel de ces grands États qui se sont développés dans la région, notamment les empires légendaires du Ghana (300-1200), du Mali (1230-1600), de Songhay (1464-1591) et de Ségou (1640-1861). L’exposition mettra à jour plus de 200 objets spectaculaires, dont des sculptures en bois, en pierre, en terre cuite et en bronze, des objets en or, des textiles tissés et teints et des manuscrits enluminés.

"Cette exposition célébrera les traditions culturelles extraordinaires, bien que relativement peu familières, du Sahel Occidental ", a déclaré Max Hollein, directeur du met. “Nous sommes profondément reconnaissants à nos collègues du monde entier, en particulier au Sahel, d'avoir prêté les œuvres d'art qui donneront vie à cette histoire fascinante. Ces créations très innovantes vont certainement inspirer une meilleure compréhension de l'histoire complexe du Sahel et des événements marquants qui se sont déroulés dans ce carrefour du monde. Compte tenu des problématiques pressantes auxquelles la région est confrontée aujourd'hui, il est particulièrement important de réfléchir à son héritage de dynamisme créatif avec nos publics".

L'exposition est possible grâce à la Fondation William Randolph Hearst, au Fonds Gail et Parker Gilbert, au Fonds Diane W. et James E. Burke, à la Fondation Andrew W. Mellon, à Laura G. & James J. Ross, et à l'International Council du Metropolitan Museum of Art. 

Le catalogue est possible en partie grâce à la Fondation Andrew W. Mellon et au Fonds de dotation MCS. 

L'exposition mettra en exergue des moments de transformation tels que le développement de l'urbanisme, la montée et la chute des dynasties politiques, et l'arrivée de l'Islam. Parmi les faits saillants, on notera les prêts des collections nationales de la région qui voyageront pour la première fois aux États-Unis, comme une magnifique représentation de cavalier en terre cuite (du IIIe au XIe siècle) déterrée sur le site de Bura en 1985, de la collection de l’Institut de Recherches en Sciences Humaines, Université Abdou Moumouni de Niamey, au Niger ;  un rare pectoral en or du XIIe siècle provenant du site de Rao, un trésor national du Sénégal, provenant de la collection de l’Institut Fondamental d'Afrique Noire Cheikh Anta Diop, à Dakar;  et les manuscrits de Tombouctou de la Bibliothèque Commémorative Mamma Haidara au Mali. 

" Bien que les objets créés dans le Sahel que nous allons présenter constituent notre lien le plus immédiat avec son passé, ils sont restés en grande partie isolés et détachés de l'histoire de la région et de sa succession d'États légendaires ", a déclaré Alisa LaGamma, conservateur-en-chef du département des arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques au Metropolitan Museum of Art, chaire muséale dotée par Ceil et Michael E. Pulitzer. " Ce qui est aujourd'hui le centre-sud du Mali est réputé pour ses traditions de sculpture sur bois produites par les maîtres Dogon et Bamana. Cette exposition cherche à les ancrer davantage dans ce qui a été un paysage culturel en constante évolution et à les situer par rapport à un éventail plus large de ses repères artistiques. L'expérience immersive de cette présentation vous emmènera dans un voyage qui met en évidence un passé à plusieurs niveaux. Un sentiment de continuité dans la représentation visuelle des idéaux de pouvoir et de commandement sera incarné dans une cavalcade de figures équestres produites par des artistes régionaux au cours du dernier millénaire, menée par l'imposant exemple de Bura du Niger actuel, présentant une quantité de détails à couper le souffle, des bracelets et colliers portés par le cavalier au harnais de sa monture".
" On s'intéresse tellement aux défis auxquels le Sahel est confronté aujourd'hui : la désertification croissante due au changement climatique, les menaces sécuritaires des extrémistes, et les périlleuses traversées du désert et de l'océan vers l'Europe auxquelles sont confrontés les migrants ", a déclaré Mamadou Diouf, professeur d'histoire africaine, chaire dotée par la famille Leitner, à l'Université Columbia, et un conseiller curatorial de cette exposition. " Cette présentation est l'occasion de s'interroger sur l'héritage d'ingéniosité créative et de résilience du Sahel depuis des millénaires ".

La galerie inaugurale de l'exposition juxtaposera de façon dramatique des créations sculpturales anciennes, du monumental à la miniature. Un mégalithe en forme de lyre, originaire du site de Wanar, pesant plus de trois tonnes et datant du VIIIe siècle – généralement exposé dans le centre-ville de Dakar au Sénégal, juste devant le Musée de l'Institut Fondamental d'Afrique Noire (IFAN) - sera présenté en relation avec un torse féminin de trois pouces connue sous le nom de Vénus de Thiaroye (avant 2000 av. JC), également dans la collection de l’IFAN. 

L'exposition offrira un large panorama des arts visuels de la région en relation avec les grands événements historiques et les monuments architecturaux du Sahel. Parmi ces œuvres fascinantes figurent deux représentations sculpturales en terre cuite datant du XIIe au XIVe siècle : de Jenne-jeno, figure corpulente couchée qui est une œuvre phare du Musée national du Mali à Bamako, et une figure féminine à genoux dans une position de dévotion réfléchie de la Collection Ménil (Houston). Une procession de 14 guerriers à cheval se déroule tout au long de l'exposition - conduite par l'iconique cavalier en terre cuite provenant de Bura au Niger, déterré dans une nécropole, et se terminant par une allégorie du pouvoir sous la forme d’un cavalier du XIXe siècle sculpté par un maître Bamana. L'adoption de l'islam au Sahel au XIe siècle ainsi que l’impact du commerce mondial dans la région sera illustré à travers des documents précieux, dont une carte enluminée sur vélin - la carte Portolan de la Bibliothèque nationale de France à Paris, réalisée en 1413 par le cartographe majorquin Mecià de Viladestes. 

Le volet le plus récent d'un programme de projets de recherche à long terme sur l'art africain développé par le Met –. Après trois précédentes expositions du Met – Kongo : Power and Majesty (2015), Heroic Africans : Legendary Leaders, Iconic Sculptures (2011), et Eternal Ancestors : The Art of the Central African Reliquary (2007) – Sahel : Art et empires aux rives du Sahara met au premier plan des grands mouvements artistiques de l'Afrique subsaharienne. L'exposition et le catalogue qui l'accompagne réuniront un éventail de perspectives interdisciplinaires, avec des contributions d'historiens spécialisés dans les traditions orales et l'Islam, d'archéologues, de philosophes et d'historiens d'art. En développant ce projet au cours des quatre dernières années, le Met a consulté et collaboré avec de nombreux chercheurs en sciences humaines, dont Roderick McIntosh (Professeur et conservateur d'anthropologie à l'Université de Yale), Mamadou Diouf (Professeur d'histoire africaine à l’Université de Columbia), Mamadou Cissé (Directeur de la mission culturelle de la Kangaba Direction nationale du patrimoine culturel du Mali) et Paulo F. de Moraes Farias FBA (Département d'études africaines et d'anthropologie de l'Université de Birmingham, Royaume-Uni) ; David Conrad (Professeur émérite d'histoire de l'Université d'État de New York à Oswego) ; Souleymane Bachir Diagne (Directeur de l'Institut des études africaines de l'Université Columbia) ; Ibrahima Thiaw (professeur agrégé en archéologie à l'Institut Fondamental d'Afrique Noire Cheikh Anta Diop, Dakar) ; Ralph Austen (professeur émérite d'histoire africaine à l'Université de Chicago) ; et Abdourahmane Seck (Faculté des civilisations, religions, arts, et communication à l’Université Gaston Berger of Saint Louis, Sénégal). 

Sahel: Art et empires aux rives du Sahara réunira pour la première fois des œuvres des collections nationales du Mali, du Niger, de la Mauritanie et du Sénégal. Parmi les principaux prêteurs se trouvent aussi le Nationaal Museum van Wereldculturen (Museum Volkenkunde, Leiden), Pays-Bas ; le Musée Barbier-Mueller, Genève, et le Rietberg Museum, Zürich, Suisse ; la Bibliothèque nationale de France, Paris ; Fondation Dapper, Paris ; Musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris, France ; Museum Ulm, Allemagne ; The Menil Collection (Houston) ; le Nelson-Atkins Museum of Art (Kansas City) et la galerie d’art de l’université de Yale (New Haven), États-Unis; l’Office national des Musées de Mauritanie, Nouakchott ; Institut de Recherches en Sciences Humaines, Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger ; Bibliothèque commémorative Mamma Haidara, Tombouctou, Mali ; le Musée national du Mali, Bamako ; et l’Institut Fondamental d'Afrique Noire Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal. 

Cette exposition ouvrira juste avant la rénovation et la réinvention de l'aile Michael C. Rockefeller du Met, les 40 000 pieds carrés de galeries consacrées aux Arts d'Afrique, d'Océanie et d'Amérique. Cette réinstallation majeure s'inscrit dans le cadre de l'engagement de longue date du Musée à promouvoir la présentation et l'étude des contributions de l’Afrique à une histoire des arts mondiaux. 

L'exposition est organisée par Alisa LaGamma du Met, conservatrice-en-chef du département des arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques au Metropolitan Museum of Art, chaire muséale dotée par Ceil et Michael E. Pulitzer, avec l'aide de Yaëlle Biro, conservatrice associée et de Hakimah Abdul-Fattah, chercheuse associée.

Dans le cadre de l’exposition, Sahel : art et empires sur les rives du Sahara, deux doctorants en archéologie de l'Université Cheikh Anta Diop du Sénégal ont été invités par le Met à participer à une bourse de formation en conservation de quatre mois, qui a débuté en décembre 2019. Ils se joindront à l'équipe de conservateurs du Département des arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques pour installer l'exposition et participer à sa programmation publique au cours des mois suivants.

Programmes en conjonction de l’exposition

Un ensemble d’évènements, conférences et concerts, a été prévu en complément de l’exposition. 

Les concerts par des icônes mondiales de la music sénégalaise et malienne comprennent Baaba Maal, lauréat d'un Grammy Awards, le 9 mars 2020, et le maître de la guitare Vieux Farka Touré, le 3 avril 2020.

Le 20 février, une soirée intitulée " Narration et cinéma ouest-africain " réunira un panel de femmes cinéastes, dirigé par Mahen Bonetti, fondatrice de l’African Film Festival, pour discuter du pouvoir des films à saisir l'essence du Sahel et de sa tradition narrative.
Une série de visites de la galerie " Conversations with... " avec les conservatrices Alisa LaGamma et Yaëlle Biro auront lieu les après-midi du 21 février et du 3 avril.

Le dimanche 8 mars, de 13h à 16h, "Après-midi en famille - Histoires du Sahara" accueillera des familles avec des enfants de tous âges pour des activités de création artistique, d’activités dans l’exposition, et de contes accessibles à tous.

Un Sunday at the Met, le 5 avril de 14h à 15h30, intitulé " Histoires du Sahel ", réunira un panel comprenant Mamadou Diouf (Université de Columbia), Michael Gomez (Université de New York), David Robinson (Université d'État du Michigan), et François-Xavier Fauvelle (Collège de France) et sera animé par le journaliste primé Howard French.

Toujours en avril « MetFridays: Sahel » célébrera la culture et l'histoire de la région du Sahel avec une soirée de présentations par des artistes, de performances, de démonstrations et la participation de partenaires communautaires locaux.

L'exposition sera présentée sur le site Web du Met, ainsi que sur Facebook, Instagram et Twitter. Il y aura également une série de billets de blog du Met qui explorent une variété de thèmes liés au Sahel, y compris les traditions orales, les contributions savantes et les expériences en coulisses lors du montage de l'exposition.

Image: Equestrian (detail), 3rd–10th century. Bura-Asinda-Sikka Site, Niger. Terracotta. Institut de Recherches en Sciences Humaines, Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger (BRK 85 AC 5e5). © Photo Maurice Ascani.

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