Tables pour dames
Edward Hopper American
Dans le contexte de la crise de 1929, la toile de Hopper témoigne de l’évolution des mœurs : non seulement les femmes travaillent, à l’instar de la caissière et de la serveuse, mais elles sont aussi, dorénavant, une clientèle bienvenue. À partir d’esquisses et de notes détaillées sur le cadre, Hopper a dépeint avec précision la présentation soignée des mets proposés, « le bois teint d’un vernis cerise, le carrelage du sol, la serveuse bien mise et les couleurs vulgaires des restaurants bon marché ». Malgré ces couleurs chaudes, voire criardes, et malgré le puissant éclairage, la scène n’est pas particulièrement festive. Tandis que les deux clients discutent, la caissière et la serveuse sont absorbées par leurs pensées et leurs tâches. Le réalisme froid de la plupart des tableaux de Hopper évoque toujours l’isolement et l’aliénation, au sens propre comme au sens figuré.
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