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Le Met s’apprête à ouvrir les portes de la première grande exposition sur les liens entre les arts africain et byzantin

The text "Africa & Byzantium" on top of a light mosaic fragment depicting people walking and carrying goods

Englishﻋَﺮَﺑِﻲّ

Africa & Byzantium (L'Afrique et Byzance) présentera près de 200 œuvres d'art, dont beaucoup n'ont jamais été exposées aux États-Unis 

Le Metropolitan Museum of Art présentera Africa & Byzantium, une exposition phare de près de 200 œuvres qui explorera la tradition de l'art et de la culture byzantine en Afrique du Nord et de l'Est, du IVe au XVe siècle, et au-delà. Ouverte au public du 19 novembre 2023 au 3 mars 2024, l’exposition Africa & Byzantium mettra en lumière un domaine sous-représenté de l’histoire de l’art et se penchera sur le nouveau domaine en plein essor du savoir interdisciplinaire sur l’Afrique médiévale. Même si Byzance était un empire immense qui englobait de vastes parties de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie, ses liens non négligeables avec l’Afrique ont été jusqu’à présent sous-étudiés. Rassemblant l'art, la religion, la littérature, l'histoire et l'archéologie, cette exposition innovante attirera l’attention sur des œuvres d'art des communautés multiculturelles d'Afrique du Nord et de l'Est. 

Elle se concentre sur l'art des siècles qui ont vu une majeure partie de l'Afrique du Nord gouvernée par l'Empire byzantin depuis sa capitale Constantinople et le christianisme mediéval se développer dans les royaumes de la Corne de l'Afrique (du IVe au VIIe siècle de notre ère). Elle aborde également les traditions religieuses et artistiques uniques qui ont prospéré en Tunisie, en Égypte, au Soudan et en Éthiopie (du VIIIe au XVe siècle de notre ère). La religion, la politique et le commerce rattachaient ces traditions à Byzance par des voies terrestres et maritimes, entraînant ainsi un échange animé d'arts et de croyances. Les objets de l'exposition couvrent près de deux mille ans avec une gamme étendue de supports médiatiques, des fresques monumentales, mosaïques, peintures sur panneaux et ouvrages de ferronnerie, aux bijoux, céramiques et manuscrits enluminés.

Cette exposition a été rendue possible grâce au soutien de la Ford Foundation, la Giorgi Family Foundation, et Mary Jaharis.

Elle a grandement bénéficié d’une subvention importante de la National Endowment for the Humanities (Fonds national pour les sciences humaines) : Democracy demands wisdom (La démocratie exige de la sagesse).*

Du soutien supplémentaire a été fourni par une fondation anonyme, le Michel David-Weill Fund, le conseil international du Metropolitan Museum of Art, le comité de soutien du département de l'art médiéval et les Cloîtres, ainsi que le National Endowment for the Arts.

L'exposition a été organisée par le Metropolitan Museum of Art et le Cleveland Museum of Art.

« Cette superbe exposition apporte une nouvelle orientation et une nouvelle expertise à un domaine peu étudié, approfondissant ainsi notre connaissance de l'art byzantin et art des premiers chrétiens dans le cadre d’une vision du monde élargie », a déclaré Max Hollein, directeur et chef de la direction en l’honneur de Marina Kellen French du Met. « À travers des œuvres d'art spectaculaires et largement méconnues, Africa & Byzantium éclaire le développement, la continuité et l'adaptation de la culture et de l’art byzantins en Afrique du Nord et dans la Corne de l'Afrique, tout en recentrant les contributions artistiques africaines sur la période prémoderne. »

Andrea Achi, conservatrice associée en l’honneur de Mary et Michael Jaharis pour l'art byzantin au Met, a renchéri : « Africa & Byzantium s’appuie sur la longue tradition des expositions byzantines primées du Met. Rassemblant de nouvelles recherches menées par plus de quarante chercheurs du monde entier, l'exposition aborde les façons dont différentes communautés liées à Byzance ont prospéré au sein des empires et royaumes africains pendant plus de mille ans. Elle élargira la compréhension du public du monde byzantin, de sa portée et de son autorité transculturelle, et examinera le rôle essentiel des premières civilisations chrétiennes africaines à l’intérieur de cette sphère créative. »

L'exposition mettra en avant le rôle essentiel joué par le christianisme africain mediéval ainsi que son héritage, ses traditions et son histoire dans le monde byzantin, tout en remettant en question les idées préconçues communes sur les arts d'Afrique et de Byzance. En présentant l'Afrique comme un élément central du monde de l'Antiquité tardive et du monde byzantin, l'exposition examine l'impact global des idées et des arts créés en Afrique du Nord et de l'Est.

Aperçu de l’exposition

Africa & Byzantium tracent trois arcs artistiques. Du IVe au VIIe siècle, la culture visuelle et intellectuelle byzantine des premiers temps a été façonnée par de riches mécènes, des artistes et des chefs religieux d’Afrique du Nord. Du VIIIe au XVIe siècle, des traditions religieuses et artistiques chrétiennes uniques ont prospéré dans les royaumes africains et, finalement, du XVIIe au XXe siècle, les artistes éthiopiens et coptes d’Afrique de l’Est ont trouvé leur inspiration dans l’art romain et byzantin. L’art vibrant et inspirant présenté tout au long de l’exposition culminera avec un trio d’œuvres contemporaines qui font revivre les thèmes de la traduction, de la circulation et de la mémoire, tout en soulevant des questions incontournables sur où et quand Byzance « prend fin ».

L'Afrique dans l'Antiquité tardive 
L’Afrique du Nord comprenait certaines des provinces les plus prospères de la fin de l’empire romain et du début de l’empire byzantin. Les objets remarquables de cette section démontrent la richesse et le statut de différentes communautés entre la Méditerranée et la mer Rouge, et expriment clairement leurs valeurs et systèmes de croyance. Ils explorent comment différentes culturelles et multiconfessionelles ont été adaptées aux goûts régionaux spécifiques, notamment l'esthétique chrétienne, les traditions grecques, et les liens sous-explorés entre le judaïsme et Byzance. Cette section présentera certaines des premières icônes byzantines du Saint Monastère de Sainte Catherine du Sinaï ; des ivoires sculptés avec virtuosité de la Nubie antique tardive ; des bijoux en or, améthyste et perles d'Alexandrie, en Égypte ; ainsi que des calcaires et des mosaïques de marbre exquis et richement colorés provenant de musées tunisiens, et voyageant pour la première fois aux États-Unis.  

« Un éclat digne du soleil » : l'Afrique après Byzance  
La deuxième partie de l'exposition révèle les façons dont les artistes d'Afrique du Nord et de l'Est ont utilisé l'imagerie pour interagir avec différentes identités, comme le développement et l'expansion continus des formes locales uniques du christianisme et de l'art chrétien dans la région. Le point d’ancrage de cette section sera constitué de peintures murales médiévales nubiennes monumentales. Les Nubiens médiévaux se déplaçaient dans plusieurs mondes culturels ; en plus de leur langue autochtone, de nombreuses élites parlaient couramment le grec, le copte (égyptien) et, plus tard, l'arabe. La culture matérielle et visuelle nubienne était tout aussi complexe. L’exposition accordera une place particulière aux représentations d'évêques et de dignitaires nubiens de la grande cathédrale de Faras, actuellement immergée dans le Nil. D'autres points forts seront des prêts rarement exposés du Saint Monastère de Sainte Catherine du Sinaï, des manuscrits et des icônes coptes exceptionnels, ainsi que des icônes éthiopiennes qui juxtaposent les styles artistiques de la Méditerranée, de l'Europe occidentale et de l'Afrique de l'Est. La section se penche sur les systèmes de périodisation et explore les questions : où et quand prend fin Byzance ?  

Héritages 
Cette section aborde l’héritage continu de Byzance en Afrique et explore la manière dont les artistes de descendance africaine continuent de s’inspirer des traditions romaines et byzantines. Les réinterprétations et les souvenirs de l'art byzantin continuent de résonner de la période médiévale à nos jours. Les héritages comprennent des œuvres d’art contemporaines qui reflètent sur et se connectent aux traditions antérieures. Des artistes contemporains, dont Tsedaye Makonnen et Theo Eshetu, s'intéressent au passé et remettent en question la manière dont les changements historiques et environnementaux compliquent l'interprétation de l'architecture et des arts médiévaux dans la région. Avant tout, l’exposition entend remettre en question la compréhension traditionelle de la séparation entre Byzance et l’Afrique, et lancer la prochaine génération de recherches sur les mondes entrelacés de l’art byzantin et africain. 

Reconnaissances et contenu associé
Africa & Byzantium a été organisée par Andrea Achi, conservatrice associée en l’honneur de Mary et Michael Jaharis pour l'art byzantin, département d'art médiéval et des cloîtres au Met. Helen C. Evans, conservatrice émérite, a contribué au titre de conservatrice conseillère. Michelle Al-Ferzly, associée de recherche, a fourni son aide à la recherche. Kristen Windmuller-Luna, conservatrice de l'art africain au Cleveland Museum of Art, a contribué au titre de conservatrice contributrice de l'exposition.

Après ses débuts au Met, l’exposition se rendra au Cleveland Museum of Art.

L'exposition est accompagnée d'un catalogue distribué par Yale University Press. La publication reconsidère les contributions du continent au développement du monde prémoderne et propose une histoire plus complète de l'Afrique en tant que société dynamique et multiethnique de diverses langues et confessions, qui a joué un rôle clé dans la vie artistique, économique et culturelle de Byzance et au-delà. Ce livre hors des sentiers battus présente les contributions d'une équipe internationale de quarante chercheurs de Tunisie, d'Égypte, d'Éthiopie, du Liban, de France, de Pologne, d'Italie, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Le catalogue a été rendu possible grâce au soutien de la Giorgi Family Foundation et de la Mellon Foundation. 

Du soutien supplémentaire a été fourni par Nellie et Robert Gipson, le National Endowment for the Humanities, Wendy A. Stein et Bart Friedman, ainsi que le Doris Duke Fund for Publications.

Les programmes éducatifs sont rendus possibles grâce à Colleen Ritzau Leth.

L'exposition sera présentée sur le site Web du Met ainsi que sur les réseaux sociaux.


*Les points de vue, constatations, conclusions ou recommandations exprimés dans cette exposition ne représentent pas nécessairement ceux du National Endowment for the Humanities.

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October 2, 2023


Contact: Stella Kim

Communications@metmuseum.org

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